Fermer

25/04/2023

Jules Segrestin : Vers une meilleure compréhension de la stabilité des métacommunautés


Tout au long du mois d’avril, nous vous présentons les articles présélectionné pour le prix Harper 2022. Le Prix ​​Harper est un prix annuel pour le meilleur article de recherche en début de carrière publié dans le Journal of Ecology. L’article de Jules Segrestin’Vers une meilleure compréhension écologique de la stabilité des métacommunautés : un cadre multi-échelles pour démêler la variabilité des populations et les effets de synchronie‘ est l’un de ceux qui ont été sélectionnés pour le prix.

👋 Sur moi

J’ai grandi à l’île de la Réunion, une île tropicale relativement petite de l’océan Indien. Même si j’aimerais pouvoir dire que j’étais fasciné par la nature quand j’étais enfant, je dois dire que je n’avais pas réalisé à quel point la nature était spéciale sur l’île jusqu’à ce que je déménage en Europe et que je commence à apprendre la botanique, la phytologie et l’écologie.

Mon intérêt pour le végétal s’est manifesté lors de mes stages et voyages à travers le monde, du climat méditerranéen du sud de la France au climat maritime tempéré de la Nouvelle-Zélande, en passant par le climat tropical de la Guyane française. Quelques années plus tard, en 2018, j’ai obtenu un doctorat. en écologie fonctionnelle à Montpellier, France. J’ai poursuivi avec un poste d’enseignement et de recherche d’un an à l’Université de Lyon, en France, suivi d’un post-doctorat à l’Université de Bohême du Sud, en République tchèque.

En bref, mes recherches portent sur l’adaptation des plantes à différents ensembles de conditions environnementales et leurs effets sur les propriétés des écosystèmes, à travers le prisme de l’analyse comparative et de l’écologie basée sur les traits. J’ai étudié la phénologie de la reproduction des plantes, la gestion de l’utilisation des ressources foliaires, les défenses des plantes, les schémas de croissance et de nombreux autres aspects du fonctionnement des plantes, principalement sur les plantes herbacées terrestres et aquatiques. Pour ce faire, je combine souvent des approches expérimentales (travail de terrain, expériences de jardins communs) et des analyses de grands ensembles de données (synthèse de données de traits issues d’études indépendantes, utilisation de bases de données). Je suis donc très sensible aux activités de terrain innovantes, mais j’apprécie également la programmation R et la biostatistique. Je me considère comme une personne motivée et minutieuse, j’aime le travail d’équipe et je suis toujours curieuse d’explorer de nouveaux sujets et de créer des collaborations.

🔎 L’article présélectionné

L’article ‘Vers une meilleure compréhension écologique de la stabilité des métacommunautés : un cadre multi-échelles pour démêler la variabilité des populations et les effets de synchronie étudie la stabilité temporelle d’une métacommunauté de prairies tempérées. Ce travail résulte de mon post-doctorat en République Tchèque durant lequel j’ai dû acquérir rapidement de nouvelles connaissances sur l’écologie communautaire (notamment sur la stabilité), identifier les limites des travaux récents, et développer de nouveaux concepts. Dans cette étude, nous avons adapté et étendu des outils analytiques récents pour fournir une meilleure compréhension des mécanismes écologiques sous-jacents à la stabilité. Notre cadre analytique est basé sur un ensemble d’hypothèses écologiques (résumées dans le tableau 1 dans le texte principal) qui devraient déterminer le niveau de synchronisation entre les paires de populations à différentes échelles spatiales et organisationnelles. Plus précisément, nous visons à tester les effets de mécanismes tels que les réponses annuelles des espèces à l’environnement, la démographie et les interactions, sur la stabilité de la métacommunauté, en utilisant de nouveaux indices de synchronie qui, contrairement aux travaux précédents, ne sont pas affectés par les propriétés statistiques de la métacommunauté. Nous avons appliqué ce cadre à un ensemble de données unique décrivant la biomasse triée de populations végétales individuelles, sur 12 parcelles permanentes d’une prairie riche en espèces pendant 16 ans (Figure 1). Les communautés ont été échantillonnées dans différents traitements de fertilisation et d’élimination dominante pour évaluer l’effet de l’hétérogénéité environnementale sur la stabilité.

Figure 1 : Chaque année depuis 1994, la biomasse aérienne des 12 parcelles est coupée au plus fort de la saison de végétation, à la mi-juin, et triée manuellement par espèce.

Dans l’ensemble, notre étude est particulièrement importante pour le domaine pour deux raisons principales : premièrement, elle fournit un nouveau cadre analytique qui peut être appliqué aux métacommunautés d’un large éventail de contextes écologiques et promet une meilleure compréhension de la stabilité des métacommunautés. La mise à l’échelle du niveau communautaire au niveau métacommunautaire permet une description plus réaliste du fonctionnement de l’écosystème en considérant l’indirect ou l’absence d’interactions entre des populations spatialement distantes. Deuxièmement, les résultats obtenus à partir de la prairie riche en espèces contribuent à améliorer notre compréhension actuelle de l’effet de la gestion de la prairie sur la stabilité de la productivité primaire nette. Dans ce système, nous avons trouvé des résultats contre-intuitifs concernant l’effet de l’hétérogénéité environnementale sur la synchronisation de la population et révélé les effets prédominants de la stabilité de la population individuelle et de l’effet de portefeuille sur la stabilité globale de la métacommunauté.

🌿 Et après?

Cette année, j’ai obtenu une bourse de l’agence nationale pour la recherche de la République tchèque pour constituer mon équipe de recherche et développer un nouveau projet pour les trois prochaines années. Le projet s’appuie sur la mise en place d’expériences uniques dans les prairies riches en espèces de la Bohême du Sud (République tchèque) et sur la collecte de données originales. Notre objectif est d’étudier les effets de la diversité végétale sur un ensemble complet de propriétés écosystémiques liées au cycle du carbone (Figure 2). En plus de tester les conséquences de la perte d’espèces sur les réservoirs de carbone et les flux saisonniers, le projet intègre un cadre basé sur les traits pour améliorer notre compréhension mécaniste des processus écologiques sous-jacents.

Figure 2. De gauche à droite, échange net de CO de l’écosystème2les noyaux de croissance des racines, la décomposition des sachets de thé et de nombreuses autres mesures nous aideront à décrire les flux de carbone au niveau de l’écosystème.

Retrouvez Jules sur Twitter, ResearchGate et Google Scholar.

Lire la liste complète des articles présélectionnés pour le prix Harper 2022 ici.





Source link