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11/12/2025

La science communautaire complète l’évaluation du risque d’extinction – The Applied Ecologist


Comprendre la probabilité d’extinction est essentiel pour une gestion et une conservation efficaces. Même si une telle évaluation dépend principalement d’un suivi rigoureux et standardisé (la meilleure des meilleures données), des recherches récentes du Acevedo-Charry et al (2025) présente une manière complémentaire par laquelle les données recueillies auprès de volontaires peuvent aider à estimer la probabilité d’extinction.

Une version de cet article est également disponible en espagnol ici.

Comment évaluer la probabilité d’extinction lors du suivi ?

La surveillance est le pain quotidien de l’écologie appliquée. Grâce aux programmes de surveillance, les chercheurs peuvent évaluer le nombre d’individus d’une espèce dans une zone et comment ces chiffres évoluent au fil du temps (figure ci-dessous). La dynamique de la population peut montrer des tendances croissantes, décroissantes et stables entre deux moments. Toutefois, de simples tendances directionnelles peuvent passer à côté de changements critiques et plus nuancés dans les populations qui pourraient fournir des informations précieuses sur les causes de ces changements démographiques.

Figure tirée d’un article décrivant le cadre de surveillance viable d’une population, dans lequel un modèle de population éclaire les trajectoires de simulation dans un futur proche pour estimer la probabilité de persistance (1-probabilité de quasi-extinction) © Acevedo-Charry et al (2025)

Au lieu d’utiliser une évaluation unique de la probabilité d’extinction, qui pourrait être définie comme un nombre tombant en dessous d’un seuil de conservation (quasi-extinction), certains chercheurs ont proposé d’évaluer cette probabilité simultanément au suivi. Avec cette approche, la dynamique de la population est mise à jour et grâce à des simulations de trajectoires dans un avenir proche, les chercheurs peuvent évaluer les changements temporels dans la probabilité de (quasi) extinction ou, à l’inverse, la persistance de la population. La probabilité de persistance est particulièrement utile lorsque les populations se déplacent sur de vastes zones et, par conséquent, les « extinctions » locales peuvent simplement refléter un mouvement en dehors de la zone d’étude.

Qu’avons-nous fait ?

Les données de surveillance standardisées ne sont souvent pas disponibles au niveau local ou mondial. L’émergence d’ensembles de données exploitant les observations de plusieurs volontaires ou les données scientifiques communautaires est une alternative prometteuse pour évaluer la dynamique des populations. Cependant, l’analyse de ces données scientifiques communautaires est un défi, nécessitant l’inclusion de différents processus nuancés par le biais d’approches analytiques. Pour tester les performances d’un cadre de surveillance des populations viables basé sur les risques à l’aide de données recueillies par des volontaires, nous comparons les estimations de probabilité de persistance à partir d’un projet de surveillance standardisé et de la plateforme eBird.

Les tendances similaires de probabilité d’extinction estimées à partir des données scientifiques communautaires (eBird) et d’un projet de surveillance standardisé sont toujours similaires même avec la réduction des données eBird © Acevedo-Charry et al (2025)

Nous nous attendions à ce que les données d’eBird, une plateforme scientifique communautaire, présentent une plus grande variation dans le processus d’observation que le projet de surveillance standardisé qui se déroulait sur les mêmes sites. Cependant, nous avons également testé si la dynamique temporelle des décomptes pouvait refléter la dynamique globale de la population, même si elle n’était pas avec une précision parfaite. Nous avons ajusté des modèles avancés pour décrire la dynamique de la population, en utilisant les estimations des paramètres du modèle pour simuler les trajectoires dans un futur proche de la population indépendamment des deux ensembles de données. Cette approche a été menée de manière itérative au cours d’un suivi de 5 ans de la population.

© Projet de surveillance des milans-escargots de l’UF

Nos résultats montrent des tendances de probabilité de persistance remarquablement similaires dans les deux ensembles de données, même avec une réduction des données eBird dans la portée temporelle (semaines) ou d’échantillonnage (listes). En comparant les estimations de probabilité de persistance à l’aide d’eBird et de données de surveillance standardisées, nous identifions une opportunité de tirer parti de la disponibilité croissante de données scientifiques communautaires pour surveiller les tendances des populations et évaluer le risque d’extinction. Bien qu’utile pour suivre les tendances des populations et prévoir à court terme le risque d’extinction de la population, notre approche ne remplace pas les projets de surveillance standardisés à long terme pour la conservation des populations.

© Projet de surveillance des milans-escargots de l’UF

Quelle est la prochaine étape ?

Nous aimons la nature. Que ce soit en allant sur le terrain à la recherche de sons et de couleurs en tant qu’observateurs d’oiseaux, en montant sur un hydroglisseur ou en installant des filets japonais pour marquer ou compter les oiseaux, ou en étant assis devant un ordinateur analysant des données, les oiseaux motivent en nous et bien d’autres un enthousiasme contagieux pour repousser nos limites de connaissances et comprendre leur vie. Notre espèce d’étude, le milan escargot (Tribune sociable), est un exemple fascinant qui inspire de nombreuses recherches collaboratives et une gestion appliquée, et cette approche relie différentes institutions aux États-Unis pour sa conservation.

© Projet de surveillance des milans-escargots de l’UF

Nous avons le privilège de pouvoir surveiller les milans escargots en Floride et de favoriser la collaboration interdisciplinaire pour sa conservation. Cependant, les tendances de nombreuses autres espèces ne sont toujours pas décrites. Un aspect crucial de leur vie est le risque d’extinction, principalement évalué par des méthodes standardisées. Nous ne préconisons pas de réduire les efforts nécessaires pour mener une surveillance rigoureuse et standardisée à long terme. Nous avons besoin de ces données !! Mais tandis que d’autres espèces retiennent l’attention de notre bien-aimé milan-escargot, nous proposons une approche analytique pour utiliser les données scientifiques de la communauté pour évaluer leur risque d’extinction. C’est une autre façon d’utiliser « le pouvoir du peuple » pour compléter nos initiatives de conservation.

Lire l’article complet « Surveiller le risque d’extinction de la population grâce aux données scientifiques communautaires » dans Journal d’écologie appliquée.



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