Bienvenue Sandra Hamel – NOUVELLE SE
Sandra Hamel s’est jointe au comité de rédaction d’OIKOS! Jetez un coup d’œil à son interview de bienvenue ci-dessous!
Site Internet: https://sites.google.com/site/sandrahamel18/home
Mots clés: histoires de vie, dynamique des populations, écologie comportementale, écologie statistique, gestion et conservation de la faune
Quel est votre principal axe de recherche en ce moment ?
Ma recherche vise à quantifier les processus écologiques décrivant l’interaction entre les moteurs biotiques, abiotiques et anthropiques de la dynamique des populations et des écosystèmes. Des changements écologiques drastiques se produisent, en particulier dans le Nord où les changements affectent également les communautés autochtones. Pour mieux anticiper les impacts induits par le climat, l’écologie doit devenir plus prédictive, ce qui peut être réalisé en suivant le cadre « MUP » : « Mesurer » de manière fiable les impacts, « Comprendre » les mécanismes à l’origine des changements grâce à des modèles orientés processus intégrant de multiples impacts, puis « Prédire » les états futurs. Mes recherches actuelles tentent de relever ce défi, en travaillant sur i- l’amélioration des conceptions et des méthodes d’échantillonnage pour mieux intégrer plusieurs sources de données afin de modéliser les moteurs de la dynamique des populations et des écosystèmes, ii- la promotion de nouvelles méthodes pour combiner les connaissances autochtones et scientifiques afin d’améliorer notre compréhension des changements écologiques dans les écosystèmes nordiques, et iii- développer des modèles pour produire des prévisions itératives à court terme (saisonnières/annuelles) afin de mieux anticiper les changements de population et d’écosystème et d’adapter les mesures de gestion en temps réel.
Pouvez-vous décrire votre parcours de chercheur ? Où, quoi, quand ?
Mon intérêt pour la recherche s’est éveillé pendant mes étés alors que je travaillais comme assistant de terrain lorsque j’étais étudiant de premier cycle à l’Université McGill. J’ai travaillé sur des navires de recherche dans l’est du Canada en 2000, puis dans les Rocheuses canadiennes pour étudier les chèvres de montagne en 2001. J’ai été tellement fasciné par la recherche sur les chèvres de montagne que je suis toujours très impliqué dans ce projet à long terme. J’ai commencé ma maîtrise à l’Université Laval en étudiant l’écologie comportementale des chèvres de montagne et j’ai vite réalisé que je n’aurais pas assez de temps pour répondre à toutes les questions auxquelles je voulais répondre en si peu d’années ! J’ai donc fait un passage direct à la thèse, élargissant mon projet pour étudier la dynamique des populations et les compromis du cycle de vie de cette espèce, incluant des analyses comparatives avec d’autres espèces d’ongulés. Pendant ce temps, j’ai commencé avec mon superviseur une étude à long terme sur les marmottes des Rocheuses, sur le même lieu d’étude que l’étude sur les chèvres, un projet qui se poursuit depuis 2004. Après avoir obtenu mon diplôme en 2008, j’ai déménagé à Tromsø, dans le nord de la Norvège, pour entreprendre des études post-doctorales en écologie statistique à l’UiT The Arctic University of Norway. Je suis tombé amoureux de l’endroit et des gens, et la Norvège est soudainement devenue ma nouvelle patrie. J’ai travaillé sur une grande variété de sujets intéressants en tant que chercheur scientifique à l’UiT pendant de nombreuses années jusqu’à ce que j’obtienne un poste de professeur agrégé en écologie statistique en 2018 à l’UiT. Pendant cette période, j’ai également co-fondé une école de recherche, Aminor (https://aminor.science/about-aminor/), visant à intégrer la surveillance, la science et la gestion de l’environnement. En 2019, on m’a offert un poste de professeur agrégé avec une chaire de leadership pédagogique en écologie statistique à l’Université Laval et j’ai décidé de revenir au Canada.
Comment se fait-il que vous soyez devenu scientifique en écologie ?
Je pense que là où vous vous retrouvez dans la vie, c’est un peu de chance parfois mêlée à de bons choix que vous faites tout au long de votre chemin. A la sortie de l’université, j’ai été accepté dans une école d’ingénieur, mais je sentais que j’allais passer trop de temps devant un ordinateur, alors j’ai choisi l’écologie pour me rapprocher de la nature et de la faune. De nos jours, je trouve cette vieille pensée ironique parce que maintenant la plupart des gens (y compris moi !) passent la plupart de leur temps devant des ordinateurs. Pourtant, être scientifique en écologie me permet de passer pas mal de temps sur le terrain, ce qui me tient à cœur !
Que fais-tu quand tu ne travailles pas ?
Pendant mon temps libre, je fais presque toujours des activités de plein air, comme le VTT, le snowkite, le cyclotourisme, toutes sortes de ski, l’escalade, la pagaie et le patin à roues alignées, pour n’en nommer que quelques-uns ! Les endorphines que j’obtiens en faisant du sport me font déconnecter du travail et parviennent à garder un bon équilibre travail-vie personnelle.
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