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18/08/2022

Arroser nos graines


par Nnaumrata Arora Singh

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J’ai récemment commencé à développer une relation avec le sol et le monde végétal, grâce à notre petit potager. J’ai remarqué comment certaines graines ont pu résister aux intempéries et germer malgré les vents forts ou les ravageurs qui s’en nourrissent, tandis que d’autres ont cédé. Il y a de la résilience dans tout… dans les graines aussi… et peut-être que les plantes apprennent la résilience au fur et à mesure qu’elles grandissent. Ce dont nous sommes dotés au moment de la naissance n’est pas de quoi il s’agit… c’est la façon dont nous réagissons aux choses qui nous entourent qui nous permet de prospérer ou de dépérir avant notre temps.

L’autre jour, alors que je parlais à une vieille amie, je l’écoutais partager son récit poignant et démotivant sur la façon dont elle n’avait pas pu s’établir dans son entreprise, même si les gens autour d’elle semblaient prospérer. Venant d’un lieu de découragement et de douleur, elle avait du mal à faire face à sa consternation face à son manque de succès perçu. Il m’est apparu clairement que nous, les humains, n’ayant pas passé beaucoup de temps à intérioriser le fonctionnement de la nature, avons tendance à nous attendre à ce que les choses se déroulent au rythme de la lumière, alors que tout est censé se dérouler à son propre rythme « divin ». On aurait pu être déconnecté de la vraie nature des choses et garder parfois l’espoir de récolter une récolte de pommes sur un figuier. L’idée de noter les étudiants aux examens, de mener des évaluations dans les entreprises et même le fait d’interviewer des personnes pour des emplois pourrait bien être comme essayer de semer une graine et de lui crier dessus ~ « grandis, grandis, grandis, viens, deviens un citronnier !’; sans lui accorder son propre temps de germination, pour apprendre à faire face au vent, au soleil, à la pluie et à la terre, sans apprécier ses propres qualités et surtout, sans respecter le moment « divin » des choses. Et si certaines de ces graines contre lesquelles nous avons crié étaient destinées à devenir une espèce rare d’orangers ? En poussant constamment toutes sortes de graines pour devenir le même type de citronniers que nous désirons pour poursuivre notre objectif, aurions-nous pu contribuer à limiter leur croissance, déformer leur être multiple et leur rendre un mauvais service irréversible ?

Faisons-nous cela aux gens autour de nous, sans le savoir ? Pouvez-vous voir comment cela aurait pu vous être fait à un certain stade de la vie par une connaissance sans méfiance, innocente, conforme au processus, très performante et bienveillante ?

Pouvez-vous maintenant comprendre pourquoi arroser nos graines ne concerne pas vraiment l’acte d’arroser nos graines mais plutôt une connexion universelle ~ en commençant par reconnaître d’abord la nature unique de nos graines, favoriser une connexion avec elles, apprendre à les apprécier pour ce qu’ils sont et à partir de là, à l’écoute de ce dont ils ont besoin pour devenir la meilleure version d’eux-mêmes ?

Tout n’est-il pas vraiment de la permaculture et de la permaculture, de tout ?



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