Les mouettes comme un mal et des alliés pour détecter la résistance aux antibiotiques dans les environnements agricoles – The Applied Ecologist
Víctor Martín et Joan Navarro nous expliquent comment les mouettes marquées par GPS et testées pour les agents pathogènes peuvent être utilisées comme outils pour détecter la circulation précoce des agents pathogènes et les sources de pollution dans l’environnement. Ceci est exploré plus en détail dans leur nouvel article de recherche.
La résistance aux antimicrobiens constitue un défi de santé mondial, exacerbé par la surutilisation des antibiotiques en médecine humaine et vétérinaire. L’émergence et la propagation de bactéries résistantes aux antibiotiques menacent non seulement la santé humaine, mais peuvent également avoir un impact sur l’agriculture, l’élevage et la production alimentaire. Comprendre la dynamique des ARA dans l’environnement est crucial, en particulier dans les zones où les activités anthropiques créent des conditions favorables à leur prolifération. Pouvons-nous détecter précocement les agents qui ont un impact sur l’agriculture et la santé humaine ? OUI!
Ôton étude
Cette étude étudie le rôle des goélands leucophées (Larus Michaelis) à la fois comme sentinelles et comme vecteurs de résistances et d’agents pathogènes dans un paysage agricole intensif du nord-est de l’Espagne. Les chercheurs se sont concentrés sur le lac peu profond Ivars i Vila-sana, un site Natura 2000 entouré de terres agricoles, d’élevages et d’installations de gestion des déchets. En utilisant une technologie avancée de biologging telle que des dispositifs de suivi GPS, l’étude visait à suivre les mouvements des goélands et à évaluer les voies potentielles de dispersion des agents pathogènes.
Au cours des saisons de reproduction 2022, 2023 et 2024, 26 goélands adultes ont été capturés et leurs échantillons fécaux ont été collectés pour analyser la présence de bactéries pathogènes pouvant être nocives pour l’homme, telles que Escherichia coliet développent une résistance aux antibiotiques couramment utilisés pour traiter les infections humaines.
Nos résultats
Dans l’ensemble, l’étude révèle que même si les goélands leucophées peuvent être considérés comme des « maux » en raison de leur rôle potentiel dans la transmission des agents pathogènes, ils constituent également des « alliés » précieux dans la surveillance précoce de la dynamique des agents pathogènes. Leurs déplacements et leur statut infectieux peuvent fournir des informations essentielles sur la circulation des agents pathogènes dans l’environnement, contribuant ainsi au développement de stratégies de gestion et de surveillance.
Les mouettes comme « méchants » : En termes de risque pathogène, l’analyse a indiqué que les goélands pouvaient propager des matières fécales contenant des bactéries jusqu’à 23 km de leur colonie reproductrice, avec une concentration importante de bactéries propagées dans un rayon de 1 km de la colonie.
Les mouettes comme « alliées » : L’étude a développé un réseau de connectivité – sur la facilité avec laquelle les agents pathogènes et les animaux peuvent se déplacer dans le paysage – basé sur les données de suivi GPS et a identifié 54 sites, notamment des décharges, des étangs d’irrigation et des fermes d’élevage, qui peuvent être des sources et des points chauds de pollution par des agents pathogènes. La forte connectivité entre ces lieux souligne le rôle des goélands dans la liaison entre plusieurs habitats, facilitant ainsi la transmission potentielle d’agents pathogènes et de résistances au sein du paysage agricole. Cette découverte souligne le rôle des goélands non seulement en tant que porteurs d’agents pathogènes, mais également en tant qu’indicateurs potentiels d’alerte précoce pour la surveillance environnementale.
Conséquences
Les implications de cette recherche vont au-delà de la compréhension écologique ; ils soulignent le besoin urgent de programmes de surveillance intégrés qui traitent de la dissémination des agents pathogènes dans les écosystèmes modifiés par l’homme. De tels programmes devraient se concentrer sur l’identification des sources de pollution, la mise en œuvre de pratiques efficaces de gestion des déchets et la promotion de pratiques agricoles durables pour atténuer l’impact des agents pathogènes et de la résistance aux antibiotiques sur la santé publique et la sécurité alimentaire.
En conclusion, cette étude démontre l’importance d’utiliser la faune, en particulier les goélands, comme sentinelles pour la surveillance des agents pathogènes dans les paysages agricoles. En combinant le suivi GPS, les réseaux et la détection d’agents pathogènes, les chercheurs peuvent créer des cartes spatiales des risques qui éclairent les pratiques de gestion visant à réduire la propagation de la résistance aux antibiotiques. Cette approche s’aligne sur le cadre One Health, qui reconnaît l’interdépendance de la santé humaine, animale et environnementale, et est essentielle pour relever les défis multiformes posés par la résistance aux antimicrobiens.
Lire l’article complet « Le mal et ses alliés : des mouettes opportunistes, à la fois propagatrices et sentinelles de bactéries résistantes aux antibiotiques dans des paysages transformés par l’homme » dans Journal d’écologie appliquée.