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02/12/2025

Comment pouvons-nous les restaurer ? – L’écologiste appliqué


Velasco et coll. partagent leur expérience en matière d’évaluation de la survie des espèces végétales aux Galapagos pour éclairer la prise de décision des parties prenantes.

Quand vous pensez aux îles Galapagos, qu’est-ce qui vous vient à l’esprit ? Peut-être des paysages volcaniques, des tortues géantes et d’autres animaux sauvages uniques, des scènes qui pourraient facilement appartenir à un documentaire sur la nature. Mais derrière ce paysage emblématique se cache une réalité moins pittoresque : les îles abritent également les infrastructures nécessaires à la pérennité d’un archipel qui accueille 300 000 visiteurs chaque année.

Les Galapagos abritent également environ 30 000 habitants. Pour répondre à leurs besoins quotidiens et soutenir le tourisme, les îles dépendent d’infrastructures essentielles telles que l’eau et l’électricité, les systèmes de traitement des déchets, les transports, les télécommunications, le logement, les écoles et les services de santé. Cette infrastructure soutient la présence humaine qui, à son tour, soutient la conservation. Cependant, plus la population et le nombre de visiteurs sont nombreux, plus la pression exercée sur les écosystèmes des îles est forte.

Pour gérer cet équilibre, 97 % de la superficie de l’archipel est désignée comme faisant partie du parc national des Galapagos, tandis que les 3 % restants sont réservés à l’usage humain. Cependant, certains sites d’activité humaine sont situés à l’intérieur du Parc National. Il s’agit de sites de services spéciaux (SSS), zones créées dans des circonstances exceptionnelles pour répondre aux besoins essentiels des populations locales. Les SSS comprennent les routes, les carrières et les décharges, et ils sont, par définition, écologiquement dégradés.

Ces sites étant situés dans des zones protégées, il est important de minimiser leurs impacts sur la biodiversité environnante. Une fois fermés, ils nécessitent également une approche de restauration stratégique et fondée sur des données probantes.

Apporter la recherche au SSS

Pour relever ce défi, le programme Galapagos Verde 2050 (GV2050) a mené des recherches appliquées sur la restauration dans quatre SSS : deux carrières et deux sites de gestion des déchets situés sur l’île Floreana, l’île Baltra et l’île San Cristóbal. Les résultats, récemment publiés dans une étude, jettent un nouvel éclairage sur la manière de restaurer les sites dégradés du parc national des Galapagos.

L’équipe a planté des espèces indigènes à l’aide de différents outils de restauration et a surveillé leur survie pour identifier les méthodes les plus efficaces. La recherche a également examiné comment les décisions de restauration sont prises lors de réunions avec la Direction du parc national des Galapagos (GNPD). Les discussions ont porté sur qui gère le SSS, comment les responsabilités sont attribuées et quels mécanismes existent pour le suivi et l’évaluation.

Le personnel de GV2050 et du GNPD travaille ensemble à la restauration de l’ancienne décharge de Baltra

Ce que révèlent les résultats

Les taux de survie des plantes variaient en fonction de l’outil de restauration, du site et de l’espèce. Cela montre qu’il n’existe pas de méthode unique pour restaurer le SSS et que les stratégies doivent être spécifiques au site et adaptatives. Il souligne l’importance de la recherche appliquée et de la gestion adaptative pour utiliser efficacement les ressources de restauration.

L’étude a également mis en lumière la manière dont les décisions concernant la restauration du SSS sont prises. Le SSS ne peut être géré que par des institutions gouvernementales telles que les municipalités et les conseils locaux. Ces institutions signent un accord de licence de 50 ans avec le parc national des Galapagos, qui pourra ensuite être renouvelé. Bien qu’il existe des mécanismes formels de suivi et d’évaluation, une meilleure communication entre les parties prenantes avec des indicateurs clairs et partagés renforcerait la responsabilité et guiderait les futurs efforts de restauration dans le SSS.

Pourquoi cette recherche est importante

Le GNPD a établi qu’une fois fermé, le SSS doit être restauré avec une végétation indigène et endémique. Cependant, il reste encore beaucoup à apprendre sur la manière de restaurer efficacement ces sites. Un programme de recherche élaboré en collaboration a identifié 50 questions de recherche prioritaires pour les Galapagos, notamment : « Quelles méthodes seraient les plus efficaces pour réduire l’impact de l’extraction ou du traitement des matériaux de construction ? Cette question est directement liée à de nombreux SSS.

Les zones actuellement restaurées par GV2050 ne représentent qu’une petite partie de l’ensemble des SSS. Par exemple, l’île de Santa Cruz, qui compte la plus grande population humaine de l’archipel, abrite plusieurs carrières au sein du parc national, notamment Mina de Granillo Rojo, Mina de Granillo Negro, Mina de Granillo Fino et Área de Piedra. L’île Isabela possède également une décharge et plusieurs sites de carrières.

À mesure que la population augmente et que le tourisme continue de se développer, certains SSS fermeront, d’autres s’étendront et de nouveaux pourraient être autorisés. Sans restauration active, ces zones dégradées peuvent entraîner une perte d’habitat, une dégradation des sols, une fragmentation et la propagation d’espèces envahissantes, autant de menaces qui menacent les écosystèmes uniques qui rendent les Galapagos extraordinaires.

Photo d’un Echoos d’Opuntia cactus, endémique des Galapagos, encadré par des débris métalliques sur l’île de Baltra

Regarder vers l’avenir

Les îles Galapagos montrent à quel point les systèmes humains et naturels sont étroitement liés. Les personnes et les infrastructures font partie des îles et les exclure n’est pas réaliste. La clé est de trouver des moyens de répondre aux besoins humains tout en protégeant la biodiversité.

Lire l’article complet La science végétale à la rencontre du processus décisionnel de restauration dans les carrières et décharges d’un archipel isolé dans Solutions et preuves écologiques.



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