Fermer

11/02/2025

La diversité améliore la productivité forestière grâce à son effet sur le nombre d’arbres dans les forêts. |


Xavier Morin, CEFE, CNRS, Université de Montpellier, EPHE, IRD, Montpellier, France, discute de son article: Plus d’espèces, plus d’arbres: Le rôle de l’emballage des arbres dans la promotion de la productivité forestière

L’effet de la diversité des espèces d’arbres sur la productivité forestière est désormais bien connu. En moyenne, les parcelles avec plus d’espèces (dans les forêts mixtes) ont une plus grande productivité nette que les parcelles avec une seule espèce (forêts monospécifiques). Un tel schéma a été trouvé à la fois à travers des données empiriques des stocks forestiers et des conceptions expérimentales. En tant que postdoc il y a plus de 10 ans, j’ai mené une étude dans laquelle nous avons montré le même modèle avec une approche originale, en simulant les relations de diversité-productivité (DPR) (DPR) silicoc’est-à-dire S’appuyer sur un modèle de dynamique forestière.

Résumé de la simulation Résultats de l’expérience BEF silico depuis Morin et al. (2011)montrant une tendance positive entre la richesse en espèces dans les parcelles forestières (après 2000 ans) et la productivité de l’écosystème.

Lorsque nous avons recherché les mécanismes qui sous-tendent nos résultats, nous avons trouvé une explication pertinente conformément à ce qui a été identifié comme le emballage de la canopéeune utilisation plus efficace du volume total de la canopée dans les forêts mixtes que dans les forêts monospécifiques qui conduisent à une interception de lumière accrue au niveau de l’écosystème. Pourtant, nous n’étions pas complètement satisfaits car il semblait y avoir une relation entre le nombre d’espèces d’arbres dans les parcelles et le nombre dans les communautés simulées. Une telle tendance correspondait-elle à un schéma réel dans les forêts réelles, ou était-ce un artefact de l’approche de modélisation? En fait, la plupart des hypothèses proposées pour expliquer les DPR dans les forêts s’étaient principalement concentrées sur la façon dont la croissance individuelle des arbres est affectée par leur quartier immédiat, qu’il s’agisse d’une ou d’une ou plusieurs espèces. Ce faisant, le rôle potentiel des processus observables au niveau de tout – comme les changements dans la densité maximale des arbres dans les forêts – a généralement été négligé.

Premièrement, nous devions vérifier si le lien entre la richesse des espèces et la densité des supports (c’est-à-dire le nombre d’arbres dans un stand forestier) était en fait vrai. Pour ce faire, nous avons évalué les lignées d’auto-éclairage avec des données de près de 200 000 parcelles forestières (contenant 2 367 776 arbres) des inventaires forestiers dans six pays européens. Les résultats ont clairement montré un fort effet positif de la richesse en espèces sur la densité des supports.

Deuxièmement, nous devions adapter un modèle forestier pour contrôler indépendamment la densité des supports et la richesse des espèces. Nous avons récemment développé Un tel modèle et l’a utilisé pour simuler les DPR avec ou sans contrôle de la densité sur 1 015 sites en Europe – effectuant plus de 7 millions de simulations. L’analyse de ces simulations a révélé que l’effet du nombre d’espèces sur la productivité pourrait être jusqu’à 10 fois plus fort lorsque la densité du stand a pu varier en fonction de la composition des espèces, par rapport aux simulations à densité fixe. Notamment, cet effet était plus prononcé dans les climats les plus extrêmes. Enfin, nous avons eu la réponse la plus complète que nous recherchions il y a plus d’une décennie.

La force de l’effet de diversité sur la productivité forestière est généralement beaucoup plus importante dans les simulations dans lesquelles la densité des stands n’est pas contrôlée a priori (à droite) par rapport aux deux scénarios de contrôle de la densité de support que nous avons testés (gauche et milieu).
Résumé des principaux résultats de l’étude.

Quelles sont les implications de cette étude? Premièrement, il nécessite de nouveaux types d’expériences BEF dans les écosystèmes forestiers, car la plupart des expériences passées ont comparé des parcelles monospécifiques et mixtes avec la même densité. Deuxièmement, alors que de nombreux peuplements de forêts européens sont monospécifiques avec des densités contrôlées (comme c’est le cas pour la moitié des parcelles forestières en France), l’augmentation de la couverture des forêts mixtes émerge comme une stratégie efficace pour réduire la vulnérabilité des forêts au changement climatique. Cette étude confirme que la promotion des mélanges d’espèces améliore la productivité forestière, et donc la capacité de séquestration du carbone, à une ampleur bien au-delà des estimations précédentes. Par conséquent, ces résultats ouvrent de nouvelles perspectives pour les politiques et stratégies forestières pour lutter contre le changement climatique.

Photo of a mixed forest on Mont Aigoual (France). Photo by Valère Marsaudon.





Source link