L’ambitieux effort mondial visant à créer un accord juridiquement contraignant Le traité sur la pollution plastique s’est effondré fin novembre. La conférence des nations de Busan, en Corée du Sud, n’a pas réussi à concilier les intérêts nationaux concurrents entre les pays producteurs de combustibles fossiles et ceux confrontés à une crise des déchets plastiques. Les espoirs déçus d’une action internationale coordonnée pour faire face à la crise du plastique menacent les écosystèmes, la faune et la santé humaine dans le monde entier.
Les négociations sur le traité, lancées sous les auspices de l’Assemblée des Nations Unies pour l’environnement en mars 2022, visait à établir un accord juridiquement contraignant d’ici cette année destiné pour réduire la pollution plastique, de la production à la collecte des déchets. Le traité proposé comprenait :
- Dispositions pour réduire la production de plastique.
- Investissements destinés à améliorer les systèmes de gestion des déchets.
- Élimination progressive des additifs nocifs dans les plastiques.
- Un objectif de développer une économie circulaire pour les plastiques.
Les défenseurs espéraient que le traité refléterait le succès du Protocole de Montréal relatif aux substances appauvrissant la couche d’ozoneune étape importante dans la gouvernance environnementale mondiale qui a aidé combler le trou dans la couche d’ozone de la Terre. Les déchets plastiques devraient tripler d’ici 2040. Le traité était considéré comme une réponse urgente à l’un des défis environnementaux les plus urgents de l’humanité.
La route vers Busan
Malgré optimisme parmi les organisations environnementalesles négociations menant à Busan ont été pleines de conflits. Au cours de quatre sessions du Comité de négociation intergouvernemental (CNI), de vives divisions sont apparues entre les pays prônant des règles mondiales robustes et ceux favorables à des mesures volontaires spécifiques à chaque pays. Il n’est pas surprenant que les industries des combustibles fossiles aient plaidé en faveur d’une réglementation régionale plutôt que mondiale.
Les partisans d’un traité fort, parmi lesquels l’Union européenne et plusieurs pays d’Afrique et des îles du Pacifique, ont demandé des plafonds obligatoires sur la production de plastique vierge et des objectifs de réduction des déchets légalement exécutoires. Ces pays ont fait valoir qu’un changement systémique était nécessaire pour contrecarrer l’impact omniprésent de la pollution plastique, en particulier dans les écosystèmes vulnérables.
Les pays dotés d’industries pétrochimiques, comme les États-Unis, l’Arabie saoudite et la Chine, ont résisté aux mandats mondiaux. Ils ont plaidé pour un cadre plus « flexible » permettant à chaque pays de définir ses politiques. Les groupes industriels ont fait écho à cette position, soulignant l’importance économique des plastiques et plaidant en faveur de l’innovation technologique, comme «recyclage chimique avancé», pour lutter contre la pollution plutôt que d’accepter des réductions de production.
Impasse à Busan
Lorsque les négociateurs se sont réunis à Busan pour le dernier cycle de négociations, les attentes étaient élevées. Malgré des discussions marathon, les négociations ont échoué en raison de désaccords fondamentaux sur la structure du traité.
Principaux points de friction inclus :
- Plafonds de production : Les parties opposées se sont affrontées sur l’opportunité d’imposer des limites mondiales à la nouvelle production de plastique, une mesure considérée comme critique par les défenseurs de l’environnement mais farouchement combattue par les pays producteurs de pétrole.
- Responsabilité financière : À l’image du débat de la COP29 en Azerbaïdjan, les différends sur les mécanismes de financement destinés à soutenir les efforts des pays à faible revenu pour gérer les déchets plastiques et la transition vers des économies plus vertes ont bloqué les progrès.
- Mécanismes d’application : L’absence de consensus sur des mécanismes d’application juridiquement contraignants a laissé planer le doute sur l’efficacité potentielle du traité.
En fin de compte, les négociateurs ont opté pour un accord édulcoré avec des recommandations non contraignantes, provoquant un tollé de la part des groupes environnementaux et des nations vulnérables.
Réactions critiques à l’effondrement
Les environnementalistes et les organisations de défense ont exprimé leur profonde déception. Anja Brandon de Conservation des océans (écoutez son interview sur le podcast Earth911) a décrit le résultat comme « une occasion manquée d’endiguer la marée de pollution plastique à sa source ». Elle a critiqué les principaux pays producteurs pour avoir donné la priorité aux intérêts économiques plutôt qu’à la santé environnementale et à l’équité.
Les représentants des îles du Pacifique ont souligné le fardeau disproportionné de la pollution plastique qui pèse sur les pays côtiers et insulaires. Ils ont fait valoir que les nations les plus responsables de cette crise ont une fois de plus abandonné les nations les plus touchées.
Les groupes industriels, quant à eux, ont salué le résultat comme une victoire du « pragmatisme ». Ils ont fait valoir que l’innovation technologique, telle que le recyclage avancé, pourrait fournir des solutions évolutives sans perturber l’économie mondiale.
Où allons-nous à partir d’ici ?
L’échec de Busan laisse le monde sans stratégie globale pour lutter contre la pollution plastique. Comme pour ça Si des initiatives régionales émergent, les critiques préviennent que la fragmentation entravera le progrès mondial. Sans accords contraignants, les mesures volontaires risquent de ne pas inverser la trajectoire des déchets plastiques.
L’échec des négociations sur le traité met en évidence le défi persistant consistant à équilibrer les intérêts économiques avec les impératifs environnementaux dans un monde divisé.
« La moitié de tous les plastiques jamais fabriqués l’ont été au cours des 20 dernières années » Anja Brandon a écrit sur LinkedIn. « Et pourtant, sur une courte période, la pollution plastique a fait des ravages sur nos océans, notre environnement et nos communautés. C’est pourquoi nous avons besoin d’un traité mondial. Et c’est pourquoi chez Ocean Conservancy, nous n’arrêterons pas de nous battre jusqu’à ce que nous y parvenions.
Que pouvez-vous faire ?
L’échec d’un traité international rejette la responsabilité d’envoyer un message clair à l’industrie du plastique et au public. Chacun d’entre nous peut agir en refusant d’acheter des produits en plastique à usage unique et de courte durée, et en s’engageant à recycler les plastiques que nous utilisons.
Aux États-Unis, plusieurs États ont mis en œuvre des lois sur la production étendue (EPR) qui obligent les fabricants d’emballages en plastique à soutenir le développement d’un système de recyclage du plastique afin de garantir la capture d’un plus grand nombre de matériaux. Vous pouvez faire la différence en écrivant à vos élus pour les inciter à adopter une loi sur la REP.